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Concerts

Concerts (13)

H-BURNS on the wire @ La Cité de la musique

H-Burns fait revivre l’œuvre de Leonard Cohen


Les répétitions et « les générales »ne sont pas faites pour être écoutées par le public. Si c’est le cas, elles servent généralement aux musiciens à juger de ce qui est bien ou moins bien pour leurs sets ou album.


H-Burns et l’orchestre symphonique du conservatoire de Romans sur Isère nous ont livrés 8 morceaux de Léonard Cohen revus par Antoine Pinet et Marie-Hortense Lacroix à La Cordo, scène de Musique actuelles lors de la générale du lundi 31 mai. En petit comité, nous avons eu le plaisir d’y assister.

 Chelsea hotel (L.CohenA.PinetM H Lacroix)2

De ce projet né à Romans, H-burns a apporté à ces 8 morceaux sa propre lumière.

Cordes mêlées tour à tour aux guitares, à la basse, au piano, et lap steel donnent de l’intensité aux morceaux de Léonard Cohen. Un peu de joie même, qui diffère des morceaux originaux « simples » dont l’émotion est transmise par la voix du poète, faisant perdre le côté mélancolique de certaines de ses chansons. Enchaînées parfois avec un extrait sonore, sans dénaturer l’esprit des chansons, H-Burns a su se les approprier en effaçant Leonard Cohen de notre esprit : une performance plutôt qu’une simple reprise.

Pour la suite de sa tournée, H-Burns sera entouré de « quatre cordes énergiques » (The Stranger Quartet) qui nous réservent des surprises.

Une soirée de performance qui garde l’auditeur captif du début à la fin, et qui, je pense, ferait sourire Leonard Cohen.

A voir !

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P3C, Sticky Boys et B!pop @ La Source

La Source de Fontaine en cette presque rentrée musicale a décidé de frapper un coup énergique sur la table avec ce soir 3 formations aux styles bien différents mais qui toutes se distinguent par leur présence scénique engagée.

Ce sont les jeunots de B!Pop qui entament la soirée devant un public déjà nombreux dans la salle de l'Amphi pour une ambiance de petit club. Les jeunes Fontainois répètent dans les murs même de la Source et ont envie de montrer qu'ils ne sont pas là par hasard. La chanteuse et la guitariste sont montées sur ressort et donnent à leur punk métal une énergie juvénile communicative même si le tout n'est pas exempt de reproches. Les 3 garçons qui assurent le reste de la troupe ne sont pas en reste et entre le jeu de scène, les efforts pour donner une unité à l'image du groupe et la volonté farouche de communiquer avec le public B!Pop remporte un franc succès. Il reste encore à travailler sur la justesse musicale, des compos plus accrocheuses mais il y a vraiment des qualités dans ce groupe qui ne demandent qu'à s'épanouir.

Les Sticky Boys eux n'en sont pas à leurs premières scènes et montrent tout de suite qu'ils ne sont pas là pour jouer les faire-valoirs. Le son est bon, gras et équilibré, la communication avec le public bien huilée sans sembler routinière et le set semble se jouer tout seul tant le trio est à l'aise. On regrettera peut être que leur son empruntant à Ac Dc ou aux Ramones pour être large ne soit pas parfois un peu plus varié et moins stéréotypé. Au vu de la réaction du public ça n'a pas eu l'air de déranger trop le reste de l'assistance !

Enfin en plat de résistance c'est une jeune formation parisienne qui après avoir impressionné à la Bifurk pour le festival Holocène puis à l'Ampérage en tête d'affiche vient finir de conquérir le public grenoblois. Pogo Car Crash Control ce sont quatre blancs becs d'à peine vingt ans, trois garçons et une fille qui semblent posséder par un démon dès qu'ils rentrent sur scène. Le son est gavé de réverb, la batterie pilonne sèchement la rythmique et les 2 chanteurs guitaristes s'énervent à tour de rôle en français derrière leur micro. Si leur son peut ne pas plaire il ne peut pas en tous cas laisser indifférent tant il est personnel et reconnaissable. L'ambiance est chaude bouillante dans le public tandis que la tension ne cesse de monter à grands coups de pogo, de crowd-surfing des musiciens ou d'invectives sauvages de la bassiste en mode Chucky. Rien à dire si ce n'est « woaw » tant c'est un set débridé et en même temps maîtrisé que nous délivre les P3C.

C'est en sortant de l'antre qu'est devenue la salle que l'on se rend compte à quel point tout le public a sué, s'es dépensé et a été balayé par l'énergie développée par les trois groupes ce soir. Une bien belle soirée pour suer en commun !

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Lisa Leblanc et Bears Towers@La Source

Ce soir là à la Source de Fontaine c'était ambiance chalet en forêt et espaces sauvages avec 2 groupes jouant dans la case de la country et du folk. On ouvre les hostilités avec Bears Towers qui n'ont pas du aller bien loin pour trouver le bois dans lequel s'épanouir puisqu'ils nous viennent de Haute Savoie. Dans un style faisant penser à un Mumford and Sons en plus pop ou encore aux Lumineers ils proposent un set solide avec de belles voix et une image en adéquation avec leur musique. Ca joue de la guitare en bois sec, de l'harmonica et si c'est très sage et convenu dans le style on sent une grande sincérité et une vraie volonté de partage avec le public présent. Qui le leur rend bien.

Lisa Leblanc prend la suite avec sa « gang » et réjouit immédiatement par son énergie, son sourire et surtout une musique puisant des influences diverses dans le creuset des musiques traditionnelles d'Amérique du Nord. On y retrouve du folk, de la country, un peu de bluegrass, de la musique cajun, le tout modernisé par un son très rock garage qui finit d'enlever l'approbation du public. Au deuxième titre les premiers rangs sont debout et entament une danse frénétique qui ne prendra fin qu'avec la fin du concert. Lisa Leblanc c'est avant tout une jeune femme avec un caractère bien trempé, des histoires d'amours déçus à raconter avec sa voix puissante le tout accompagné très finement à la guitare au banjo ou à la mandoline. Elle se fait également le temps d'une chanson ambassadrice de sa culture natale acadienne, nous apprend à nous petits français ce que c'est que de défendre la culture francophone contre vents et marées. On sent à plusieurs reprises que l'émotion la gagne de voir autant de monde venu l'acclamer, de voir des compatriotes acadiens et tout simplement d'être aussi bien accueillie aussi loin de chez elle. C'est sur un immense rire et quelques courbettes que la jeune femme et ses acolytes talentueux quittent le plateau avec malgré les 2 rappels un public qui en redemande longuement en vain.

Ce qui est sûr c'est que les amateurs de folk au sens large ont ce soir vécu une bien belle soirée qui avait des accents d'un français d'une autre époque, d'une autre culture mais que les cousins des 2 côtés de l'Atlantique se sont entendus « ben top à c'soir ».

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Sammy Decoster@La Source

Sammy DECOSTER nous a proposé ce soir là à la Source de Fontaine un concert léger et plein de grâce. Rayonnant d'une présence naturellement bienveillante, il joue avec le public dans un dialogue permanent où ses textes prennent toute leur ampleur.  Sa voix de velours enveloppée de larges nappes de réverbes emporte le public des cimes les plus hautes à des clairières pleines de lumières et de couleurs, enveloppant l'auditeur d'une douceur cotonneuse confortable. Les arrangements simples dans la formule trio proposée ce soir là permettent d'offrir un écrin tout en simplicité aux mélodie entre une basse caressante et un jeu de batterie subtil. Sa simplicité et son aisance sur scène finissants de faire de ce moment un doux souvenir comme une belle journée d'été où le temps semble se suspendre pour encore mieux profiter de l'instant présent.

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Albin de la Simone@La Source

            Petit à petit La Source à Fontaine est en train de réellement forger son identité dans l'agglomération. Misant sur une programmation mêlant habilement formations locales de qualité et  pointures nationales voire internationales ; tournant autour de la chanson française, de la pop rock ou de musiques plus intimistes, la petite salle de la banlieue semble  reprendre le flambeau d'une certaine salle du centre malheureusement disparue et dont le manque ne cesse de se faire sentir.

Avec Albin de la Simone au programme on ne peut douter de la qualité de la proposition entre textes ciselés, humour absurde et orchestrations classieuses mais avant le plat de résistance c'est avec une entrée pleine d'énergie et aux accents québécois que la soirée commence et de la meilleure des façons.

            Sarah Toussaint Léveillée fait partie de cette cohorte de chanteuses venue de la Belle Province (Lisa Leblanc, Klo Pelgag et la nouvelle venue Safia Nolin) mettant en avant des textes forts dans une langue souple et décomplexée mélange d'images aux couleurs vives, d'expressions pur érable, parfois d'anglais, le tout enrobé par un accent chantant amenant pour l'auditeur de la vieille Europe un petit goût d'exotisme francophone  revitalisant. Ajoutez à cela cette patte nord américaine mélange d'efficacité dans la composition et d'une tradition musicale forte où la musique trad / country / folk n'est pas juste une tendance musicale mais un substrat naturel et vous avez Sarah Toussaint Léveillé ! L'entrée en matière est plus qu'originale : 5 bonnes minutes à raconter l'accouchement de sa voisine du dessous dans une piscine avec tout le voisinage invité pour assister à l'événement le tout finissant sur une boutade en forme de pied de nez pour introduire son premier titre « Ta tempête ». C'est peut être la pire façon de commencer un concert mais ici ça marche ! Originalité, décontraction et talent en 1m60 d'énergie et de sourire. La suite confirme cette première bonne impression et l'on se dit que la jeune femme a la musique qui lui coule dans les veines tant tout semble aller de soi. Elle jongle avec une voix de velours tour à tour caressante pleine d’agilité, incluant de légers éléments beat box, des sifflements et autres petits bruits au hasard de son inspiration et toujours avec beaucoup de bon goût. Les arrangements font la part belle aux cordes avec un violon, un violoncelle et une contrebasse qui viennent donner un contre point classieux au jeu de guitare plutôt folk et dépouillé de la chanteuse. En une heure de set, entre reparties drôles, moments de grâce (« Dans mon cahier » joué à la contrebasse), c'est une artiste complète que l'on découvre avec bonheur et délectation. On ne cessera jamais de le répéter : « Il faut toujours venir voir les premières parties ! ».

            On nous avait prévenu à l'entrée : le concert d'Albin de la Simone ce soir serait un peu particulier l'artiste ayant souhaité se rapprocher le plus possible d'un concert purement acoustique toute perturbation sonore aussi minime soit-elle était à éviter. Et effectivement c'est sous un format minimaliste que se présente l'artiste avec pour seul amplification un léger micro sur sa voix et pour son piano électrique. Les autres musiciens qui l'accompagnent à savoir un ensemble de cordes qui s'occuperont également des choeurs et un guitariste percussionniste seront eux laissés en acoustique pur. Maniant avec une certaine maestria un ton décalé et badin sans se départir d'une atmosphère douce-amère, Albin de la Simone est un pur produit de ce que l'on peut appeler « la chanson française » dans le sens le plus noble du terme : il raconte des histoires plus qu'il ne les chante, la parole prend le pas sur la musique qui campe un décor en arrière plan sans jamais tenter de prendre le pas sur la narration. Dans ce contexte et au vu de l'atmosphère feutrée et intimiste dégagée par l'artiste on ne peut qu'adhérer au parti pris du concert. D'autant que les arrangements amplifient encore cette volonté de mettre en avant les mots : de longues notes de cordes vibrantes, quelques arpèges discrets de guitare ou de piano, des percussions comme des bruitages, une pulsion comme un battement de cœur. On a un peu l'impression d'être dans « Un homme et une femme »,  une bande son de film semblant toujours raconter la même histoire d'amour, parfois naïve, sauf qu'ici les héros sont souvent désabusés, spectateurs de leur propre infortune qu'ils traduisent par des choix de mots et d'intentions souvent en contre point.

C'est qu'Albin de la Simone joue constamment entre la douceur apparente de sa voix ou de ses mélodies et son côté grand adolescent lunaire rattrapé par la réalité. Dans son costume bleu un peu hors du temps, son personnage colle parfaitement à sa musique, Monsieur Loyal un peu délavé qui n'hésite pas à faire chanter d'une voix douce des insanités à ses musiciennes ou à orchestrer avec le public un choeur improvisé un peu absurde qui le fait rire lui même. Doucement et par petite touche, le chanteur nous conte ses histoires sans grandiloquence mais avec humanité et dérision, trouvant un écho chez tout un chacun, se racontant lui même pour mieux nous toucher.

            Avec des soirées de cette qualité à tous points de vue (mention spéciale aux techniciens pour la qualité du rendu du concert d'Albin de la Simone), la Source ne cesse de montrer son formidable travail pour la culture et la musique dans l'agglomération... On en redemande !

 

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Klô Pelgag @ La Belle-Electrique

            Mais que s'est il passé en cette soirée du 3 Juin à la Belle Electrique de Grenoble ? Avec la venue de la Québecoise Klô Pelgag on pouvait s'attendre à tout. La jeune prodige de la Belle Province, en pleine tournée française pour son 2° album « L'étoile thoracique », est connue pour son univers barré et sa personnalité fantasque et l'on n'en attendait pas moins ce soir.

            Avec une petite cinquantaine de spectateurs dans une salle qui peut en contenir 900 on se demande déjà en arrivant si il va bien y avoir un concert, on vérifie la date, l'heure, on est surpris tout en se demandant comment c'est possible... Définitivement ce sera la soirée la plus intimiste auquel j'aurai assisté dans cette salle, partagé entre le sentiment du privilégié qui se voit offrir un spectacle privé dans des conditions optimums et  la presque gêne pour l'artiste qui va se produire devant une salle quasi-vide. Klô Pelgag rentre elle à 20h30 pétante sur scène, son costume rouge donnant le ton de son univers musical : coloré, ample jusqu'à l'extrême, peu enclin à suivre les codes tout en cachant habilement ce que l'on ne veut pas montrer tout de suite.

            L'audace de la jeune québecoise ne se limite pas à sa tenue de scène ce qui n'est pas la moindre de ses qualités : des paroles habitées, des images fortes, des mots qui s'enroulent à toute vitesse autour d' arpèges de piano virevoltants, des arrangements amples et inspirés au service de thèmes pas toujours aussi simples que ce que l'on imagine de prime abord. Il faut en avoir du culot pour parler de soi aussi pleinement sous une apparence souple et légère en ne cherchant pas à minimiser la profondeur des sentiments mais en les sublimant. Il faut surtout avoir un talent immense pour délivrer avec autant de facilité une performance de cette qualité. Le travail de la voix en solo ou en harmonie est maîtrisé de bout en bout, le trio de cordes amène une profondeur et une emphase qui fait mouche en live alors que la section rythmique amène cette pulsation que l'on n'attendait pas forcément dans un style aussi orchestré. La beauté de Klô Pelgag et de ses musiciens est d'imposer des arrangements complexes au bon moment pour se permettre de viser l'épure à d'autres. C'est d'un bon goût très sûr et la qualité des compositions et de l'orchestration prend ici tout son sens. On sent toute une culture classique mise au service d'une artiste qui ne l'est pas, elle, classique. Elle fait des blagues à ses compagnons de route, se lance dans des récits autobiographiques aux digressions perpétuelles, s'amuse de la faible audience s'attendant au départ à jouer dans un bar ou passe en planche à roulette pendant un titre. Son corps bouge sans cesse mimant les accentuations, s'étonnant d'un accord de piano, domptant le pied de micro ou jouant de la guitare en faisant des pointes. C'est une boule de sentiments contradictoires qui s'épanche avec l'extravagance des grands timides pendant 1h30 ce qui ne laisse pas de surprendre. Alors que le maigre public tente tant bien que mal de réchauffer l'atmosphère en redoublant d'enthousiasme, la jeune chanteuse semble faire comme si la salle était pleine et donne en retour beaucoup. Le rappel semble presque incongru tant les applaudissements et cris d'encouragement se perdent dans les moindre recoins de cette salle vide et c'est dans une ambiance mitigée et étrange que le concert se finit.

Et l'on se demande encore pourquoi seulement 50 personnes ce soir à Grenoble, pourquoi seulement  une poignée de spectateurs pour un spectacle aussi plein et singulier ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi... ? Ce qui est sûr c'est qu'il y avait au moins une poignée de personnes heureuses ce soir en sortant de la Belle Electrique et qu'au prochain passage de Klo Pelgag par chez nous elles répondront encore présente emmenant avec elles d'autres spectateurs pour avoir enfin une audience digne de ce nom pour cette artiste à suivre.

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Blues Pills@Epicerie Moderne

Blues Pills, Blues Pills, Blues Pills, Blues Pills. Bon sang bientôt 2 ans déjà  que ce nom ne cesse d’apparaitre régulièrement sur les réseaux sociaux, dans des discussions avec des personnes de confiance ou sur des affiches de concerts à venir. Bientôt 2 ans que la rumeur enfle,  accompagnée de son lot de légendes et autres chimères propres au monde du rock’n roll: la chanteuse n’est pas capable de gérer sa voix et annule prestations sur prestations comme une diva, le groupe n’est qu’une habile récupération du revival 70’s qui touche la scène depuis quelques temps à coup de liquettes en velours et autres breloques ésotériques de foire ou les musiciens portent tous des perruques pour coller au genre (ha non pardon autant pour moi je croyais que l’on parlait de Steel panther…). En résumé et pour être clair : tout pour l’image et la hype rien dans le ventre. Les aprioris sont tenaces retardant pour ma part d’autant plus les premières écoutes de leurs  2 premières galettes voire même la simple idée d’aller voir ce que ça donne sur scène. Dans un contexte pareil on comprend que c’est avec une certaine réserve voir même un retard certain que je m’étais finalement décidé à me rendre jusqu’à Feyzin un lundi soir pour me faire mon propre avis histoire de ne plus être uniquement tributaire de cette satanée rumeur persistante et rarement de bon conseil. Et autant le dire tout de suite c’était une putain de bonne idée de s’être bougé les fesses ce soir là. 

Dire que la chanteuse de Blues Pills est au centre de l’attention serait en dessous de la réalité tant le terme front woman semble ici parfaitement lui convenir. La scène lui est aux 2/3 dédiée et pour les autres musiciens ce sera derrière s’il vous plait tout le monde se pousse. En même temps vu l’ouverture de la scène de l’Epicerie Moderne on n’en est pas encore à se battre au coude à coude sur le plateau mais pour le coup on sait qui sera sur les photos ce soir. D’ailleurs on ne se trompe pas trop, dès le début du set Elin Larsson est omni présente : sa combinaison tellement vintage, sa blondeur tellement Krispolls, ses petits pas de danse tellement pocahantesque, son sourire tellement … Bon ok on a compris ça change du poil, de la sueur et du classique combo treillis tee shirt noir et pour le coup ça fait du bien (pour les fans de Max Cavalera essayez vous allez rentrer dans une dimension parallèle…). Mais plus que son allure c’est par sa voix et son attitude sur scène que la demoiselle conquiert les coeurs. Son chant est un vrai régal : soul, énergique, maîtrisée et sans faux pas pendant une heure et demie rien que pour ça le groupe est déjà une tête au dessus des autres. La demoiselle est de plus à l’aise sur scène, au contact du public, habitée par sa musique et en osmose avec ses partenaires de jeu qui de leur côté restent discrets mais efficaces en commençant par la section rythmique. Bien efficace et carrée avec un batteur qui donne une vraie assise à l'ensemble et un bassiste qui, derrière un rideau de cheveux à la Geezer Butler, est groovy à souhait amenant une rondeur bienvenue au jeu sec de son acolyte. C'est précis et racé, certains diront que ça manque de folie, mais avec une telle base difficile de ne pas se laisser porter d'autant que le son est particulièrement bon. Assez vite on se rend compte également que l'autre star du groupe est le petit frenchie de la bande derrière sa sg et son air de communiant. Assurant le plus gros de la guitare pendant que son comparse fait surtout de l'habillage, Dorian Soriaux est un peu l'ovni de ce groupe. Recruté à 16 ans dans sa Bretagne natale, le jeunot impressionne par son jeu et son professionalisme. Rien qui dépasse, pas de pirouettes guitaristiques m'as tu vu ou d'esbrouffe à la petite semaine dans le jeu de scène, juste de la guitare et un vrai talent musical. Discret jusqu'à l'effacement, l'impact qu'il a sur le groupe l'air de rien est un contre-point original au rayonnement de la chanteuse.

La set list joue habilement entre les tubes du groupe issu de leurs 2 albums et des moments plus bruts ou le côté blues et prog prend le dessus (« Ain't no change » « Little boy preacher »). Quelques petites respirations comme ce « I felt  a change » au piano électrique donne l'occasion d'entendre les racines soul 70's du groupe dont le dernier album laissait présager l'influence . La reprise du « Somebody to Love » de Jefferson Air Plane met en avant la capacité du groupe à imprimer sa patte personnelle sur un titre ultra connu. Au delà de la voix de sa chanteuse, le combo montre  qu'il assoit sa musique sur des références solides avec lesquelles il sait jouer pour faire du Blues Pills avant toute chose.

Après une bonne heure et demie le concert s'achève et c'est un public pleinement satisfait qui quitte l'Epicerie Moderne. La rumeur avait dit vrai, la hype n’était pas juste une traitresse aux yeux de biche, internet n'avait pas juste monté en épingle une pauvre chose inconsistante... Blues Pills a été à la hauteur de sa réputation et de quelle façon ! Alleluia à nouveau à la musique qui se joue en live, celle qui se ressent au fond du ventre, celle qui fait appel à tous les sens, celle qui bien longtemps après que les amplis aient été rangé et que le groupe soit parti laisse encore des images persistante sur nos rétines et un léger bourdonnement à nos oreilles consentantes.  

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Piers Faccini@La Source

Rendez vous était pris en ce jeudi 16 mars à la Source de Fontaine pour un concert folk ouvert sur le monde, la diversité culturelle et l’éclectisme musical avec  Faik et Piers Faccini. La salle a mis un peu de temps à se remplir mais  au final c’est devant un public venu en nombre que les 2 artistes rentrent sur scène pour entamer un voyage qui va nous entraîner vers les rivages méditerranéens de la Turquie, de la Sicile et du Maghreb…

Faik tout d’abord est presque un habitué de la salle de Fontaine ayant déjà œuvré précédemment pour la soirée d’ouverture de la saison culturelle du susdit lieu. Après une expérience rock-pop bien plus électrique avec son précédent groupe fake oddity, l’artiste d’origine turco-kosovar présente ce soir son  projet en duo avec une violoncelliste pour des compositions dépouillées piochant dans la tradition de la folk américaine mais également dans quelques réminiscences orientales qu’il sait distiller avec parcimonie. L’alliance avec  le violoncelle permet une richesse mélodique un peu plus soutenue, la voix de Faik est chaude et se permet quelques envolées. Le garçon sait également alterner les ambiances et les thèmes pour passer de romances convenues et bien troussées à des titres plus personnels parlant de l’exil ou de la recherche identitaire. Avec peu le duo a fait beaucoup embarquant avec lui le public par sa simplicité, sa franchise et son énergie positive communicative.

Piers Faccini est un routard, il tourne sans cesse, toujours dans des formules originales, des lieux inattendus, proposant à chaque fois plus une expérience inattendue qu’un simple concert. Après être passé par une performance en pleine Chartreuse dans une chapelle isolée, un récital envoutant et habité dans la grande salle de la MC2 avec Vincent Segal, l’italo-britannique revient cette fois-ci presque dans un format plus conventionnel avec un groupe et des instruments électriques. C’était sans compter sur son dernier album « I dreamed an island » où il choisit de revisiter la culture méditerranéenne au sens large par le prisme du creuset multi culturel qu’était la Sicile au XIII°s . En trio avec ses 2 musiciens Simone Prattico à la batterie et Malik Ziad au guembri et à la mandole, il réalise le tour de force d’interpréter des compositions originales ou chants traditionnels du sud de l’Italie ou du Maghreb comme si l’ensemble ne formait qu’un tout uniforme et personnel. Les thèmes renvoient à des considérations séculaires mais toujours autant d’actualité : la rencontre entre les cultures qui dressent parfois des murs infranchissables entre les hommes que ceux-ci n'ont de cesse d'essayer de les abattre (« Bring down the wall ») ; le souvenir d’une ancêtre sicilienne qui va au marché acheter quelques fruits (« Judith ») ou encore d'une ancienne sérénade à chanter sous le balcon de sa bien aimée lors d'une chaude nuit étoilée. La voix pure et douce du chanteur passe avec aisance d’une langue à une autre (anglais, français, italien, berbère, sicilien) tout en ajoutant par touches quelques inflections arabo-andalouses sans tomber pour autant dans la caricature ou le cliché.  La scénographie astucieuse transforme des lampes posées à terre ou suspendues en moucharabie scintillants et évocateurs ajoutant encore une touche de poésie sensible et discrète.

Piers Faccini reste un artiste unique en concert.  Ses influences, sa volonté farouche de ne pas se répéter, de toujours proposer quelque chose de nouveau pour lui et le public mais surtout son talent, sa formidable sensibilité et sa vision si personnelle, font de chacune de ses apparitions des moments uniques  et rares à ne jamais manquer ! Ce fut le cas ce soir à Fontaine, ce sera à nouveau le cas lors de sa prochaine venue qu'il ne faudra à nouveau pas rater sous peine de passer à côté d'un moment unique.

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Papy et Junior vous racontent

 

 

En noir : Papy
En rouge : Junior

 

MAC DE MARCO

Sur scène, on pourrait croire aux cousins brooklynois des Black Lips. Vaguement bourrés, clope au bec toutes les deux chansons, mouvements corporels incertains, et gros efforts pour être le plus mal habillé possible (palme au bassiste avec jean sous les aisselles) .

Mac Demarco, où le mec le plus cool de nos jours. Un style à la “j’en ai rien à foutre de tout mais j’ai quand même vachement la classe”. Oui, on pourrait dire: Normcore (le normcore, une esthétique de la normalité, un refus apparent de la mode au nom d’un retour à l’âge pré-adolescent où le vêtement n'était pas encore un enjeu social.), ou encore Hipster bien refoulé. Il carbure à la clope et en fait limite une passion (comme nous le mentionne sa fameuse casquette Viceroy, marque de cigarette au Canada). Oui parce qu’il vit maintenant à Brooklyn mais il y a passé la plupart de sa vie et est originaire du Canada, alors quand on critique on se renseigne Mr José.

 

Le son est plutôt bon, et le groupe prend manifestement beaucoup de plaisir. Le public aussi, il fait beau, l’amphithéâtre de Fourvière est plein à craquer.

Ok il fait beau, ok le cadre est magnifique mais le son n’était pas si bon que ça, basse claquante, batterie agressive, pour une musique qui à la base se veut assez douce. Beaucoup d’admirateurs (d’amoureux ?) de Mac on fait le déplacement pour lui et pas pour Tame Impala car il a réussi à créer un espèce de mouvement de coolitude-pop-hype-balécouilles dont beaucoup de français sont fans.

Le moment est sympa. Même si dans l’ensemble on a l’impression d’entendre toujours la même chose, et que la voix cotonneuse du leader n’est pas du genre étincelante.
Voix non étincelante certes mais super juste et pleine de fumée.

J’ai eu toutes les peines du monde à essayer de fredonner un air que je venais d’entendre, alors que le set était sur le point de se finir et que je filais donc au bar prendre une bière salvatrice.

Si Pitchfork ne leur faisait pas des faciales et qu'ils ne venaient pas de Brooklyn avec toute la cool-attitude qui va avec, je ne suis pas sûr que leurs enchaînements de plans (certes plaisants, mais qui ne font pas de chansons monumentales) déchaîneraient les passions à ce point.

Je pense que la plupart des gens aiment sa musique grâce à son personnage. C’est triste et cool à la fois…

Je pense que l’heure n’est plus au bon son parfait, transcendant et puissant comme on pouvait le trouver auparavant. Mac à réussi à faire de sa musique, son style et son attitude un mouvement. Même si c’est un très bon compositeur et musicien, la preuve avec son dernier titre “Another One”.

M'enfin le côté branleur est quand même sympathique. Allez ne râlons point trop, le moment était quand même agréable (et pour moi vous l'aurez compris, sans plus).

Oui, arrête de râler. Et sors de ton AC/DC.

 

 

TAME IMPALA

Les lumières étaient bien. Vraiment très bien, du travail de pro. Impressionnant. Rien à dire.
Les vidéos par contre, on était à la limite des animations de Windows media player en 2002: rien de très construit, et des animations qui se ressemblent toutes en mode “waooooow on fait des cercles, allez- les gars fumez ou prenez un acide”.

Faut arrêter la drogue, toujours la drogue ! J’ai jamais eu besoin de prendre de la drogue pour apprécier un morceau. Au contraire je préfère être complètement net pour répondre à ce genre d’article ! HAHA

Or, au vu de la typologie du public, s’il  y avait 3 acides en tout et pour tout qui circulaient, c’était le bout du monde. J’ai bien senti quelques relents de weed, mais sans plus. Des animations un peu rachitiques et flemmardes, donc. Je ne parle même pas du plan “meuf qui fait du vélo” sur le slow-chamallow interlope qui a failli me faire tomber de mon siège en pierres. Mais bon, parlons musique.

Étant un énorme fan de Tame Impala, je trouve que le coté pourri non travaillé vidéo à son côté cool. Ils ont toujours eu cette espèce d’image kitch 80’s même dans son son, Kevin Parker utilise le coté brut de la guitare directement pluggé dans la carte son avec des effets assez surprenant…

 

Malheureusement, elle a eu dans l’ensemble les qualités des lumières.
Millimétré.

Très millimétré.

Trop millimétré.
On est loin du groupe encore un peu foutraque et sauvage de 2010.

C’est vrai que je regrette la période plus 70’s mais le dernier album a de très bons cotés aussi et surtout en live je m’attendais à un truc beaucoup plus électro après l’écoute de la prod de “Currents”.

 

La nouvelle section rythmique y est pour beaucoup : ça file droit, très droit. Les parties samplées ou sur batterie électronique y sont pour beaucoup, évidemment. Je n’ai rien contre le principe, au contraire, le groupe a su évoluer.

Et résultat, pour un groupe encore présenté comme “psychédélique”, il n’y a aucune petite parcelle d’improvisation, et très, très peu de folie.

“On est plus dans les années 70’s !” je pense que Tame Impala reflète bien cette phrase. Psyché mais pop limite électro ils ont inventé un style bien à eux. Ils touchent énormément de gens et je pense que c’est pour ça qu’ils marchent autant. L’autre jour j’ai vu passer à la télé son nouveau tube “Let It Happen” en bande de son de Thalassa sur France 3…. (ou “Rendez-vous en terre inconnue” enfin un truc dans le genre quoi tu vas pas me saouler ?!)

 

A l’image de leur production sur disques, les morceaux semblent tous étouffés au bout de 2 minutes. Overdose d’effets sur le chant, reverb et delays interminables à la guitare, nappes de claviers en mode mazoutage de côtes bretonnes, et gros subs électro à vous décrocher l’anus. Sans compter l’effet (assez bien reproduit sur scène) de compression généralisée, et son gimmick “gros phaser général quand je pète un break avant le prochain changement”.
Tu peux dire ce que tu veux mais le phaser sur la batterie ça défonce !

Je trouve qu’il y a beaucoup d’effets oui mais bien maîtrisés, l'écho sur la voix ne prend pas la tête, les claviers apportent un coté massif et rassurant pour les riffs de guitare. Les effets de Kevin Parker sont tous très bien choisis et très bien gérés. Tu ne peux pas dire le contraire sur “It’s Not Meant To Be” c’était clairement magique.

 

On est plutôt dans une espèce de musique “transe”. Aussi bien, avec des buvards ou de la grosse weed c’était génial.
ARRÊTE AVEC LA DROGUE !!! Et après tu dis que c’est pas du psyché ?!

Mais là j’avais l’impression de regarder un éléphant (exemple évidemment pris au hasard) qui peinait à déféquer après une constipation de 15 jours.
GGGnnnngngngngnGNGNGNgngngngn-alllez-allllez_ggngnGNNGGNNgngngn.
GGGGNNGgnGNGngngnngGNgggn… Ah non là c’est moi qui me chie dessus parce “Elephant” était beaucoup trop bien !!!!!

Mais non ça vient pas. Pourtant il est massif l’éléphant, beau gosse, cool, il a de l’allure, ça impose. Mais avec son air d’envie de chier il perd vite de sa superbe.

Après, oui, c’est un show savamment maîtrisé qui a dû ravir le fans.
Oui je suis ravi oui oui oui !

 

A titre purement personnel, je suis resté sur ma faim; sans être fondamentalement déçu, j’ai eu un sentiment de gâchis.
A titre personnel je suis vraiment agréablement surpris car après le dernier album je ne m’attendais vraiment pas à voir un live comme çà.

En partant j’ai regardé une dernière fois la scène et sa décoration en colonnes de l’antiquité. J’ai repensé à Pink Floyd à Pompei; et me suis demandé si, sans toute la belle scénographie, ce même groupe avec ce même set en plein après midi et sans décorum de lumières tous azimuts ne m’aurait pas fait partir au bout d’un quart d’heure.

Les colonnes de l’antiquité sont celles du théâtre romains de Fourvière qui sont situées habituellement à l’emplacement de la scène.
Et ils jouent souvent l’après midi dans les festivals, genre le COACHELLA (live de 2013 absolument énorme).


Peut-être aurais-je dû plus préparer mes écoutes, mais il me reste aussi ce sentiment étrange que je vois beaucoup de plans, de recettes, de gimmicks, un vrai savoir-faire… mais où est le songwriting ?

C’est vrai Tame Impala a pas mal de morceau à structure bizarre mais c’est ce qui fait le charme de ces morceaux complètement fous et des improbables changements de parties.
Oui il enregistre tout tout seul. Alors moi j'applaudis, oui bravo Mr Parker et merci encore pour cette soirée.

 

 

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The Dirty Deep

Dirty Deep ou le groupe que la France ne mérite presque pas. Notre beau pays connu pour son amour de la musique rock (si vous entendez un grincement désagréable, don't worry c'est juste ma mâchoire qui se crispe par réflexe) est pétri de groupes dont le grand public n'entendra presque jamais parler qui ont pourtant tout compris. Pas forcément à la meilleure façon de faire de l'argent et de vivre de son art mais comment vivre pour celui ci sans concessions et sans regrets, animés simplement d'un instinct de comment et pourquoi il faut faire les choses... à la force du poignet.

Dirty Deep existe depuis quelques 5 années, d'abord comme un one man band de blues rugueux puis depuis quelques temps en duo guitare batterie blues garage toujours aussi raw, bosseur,  stakhanoviste de la route et du booking sauvage.

Entre 2 concerts « sérieux » (c'est à dire avec un cachet qui leur permet de vivre), les Strasbourgeois se sont arrêtés à Grenoble pour 2 jours, contraints et forcés, mais avec l'idée de poser quelques jalons dans nos montagnes au détour de concerts improvisés avec des bouts de ficelle.

Premier arrêt, le bar de la Nat' plus connu pour ses soirées foot que pour ses concerts mais à cheval donné on ne regarde pas les chicots de trop près et quand le patron est accueillant pas besoin d'une ouverture de scène de 10 m... Installés à même le sol dans un coin du bar, 2 micros, autant d'amplis et une batterie dont on sent qu'elle va vite devenir trop grosse pour l'espace confiné du lieu.  Dès les premières notes d'hamonica, le premier grincement de slide d'un vieux goulot de bouteille sur les cordes on sent que l'espace et le temps vont se distendre pour au moins une heure. La voix est au diapason, rauque, habitée avec juste ce qu'il faut d'accent pour s'y croire. Les premiers titres défilent et quelques signes ne trompent pas... Des sourires convenus entre spectateurs, des pieds qui ne peuvent s'empêcher de s'animer seuls et l'impression que l'on a toujours connu cette musique, cette voix, cette connivence entre les 2 musiciens. Car si le guitare/voix/harmonica sent le foin de grange et la poussière de chemin, la batterie est elle dure comme le bitume et solide comme une Ford tout juste sortie d'usine. Le gus derrière son kit connait son affaire, sait comment faire groover une rythmique et faire rebondir les parties de son acolyte. C'est puissant et fin, musical au possible et diablement efficace. Les tubes se succèdent, il y a peu de temps il faut finir tôt et si le duo se permet quelques égarements c'est surtout l'efficacité qui prime, la baffe directe et sans feintes. On sent les influences du blues du delta dans la simplicité des parties, l'utilisation des accordages ouverts pour tisser quelques plans à faire tourner encore et encore. La modernité n'est pas oubliée dans la recherche de l'accroche immédiate, la volonté d'emballer un titre, de le laisser galoper librement quitte à oublier un peu le delta pour se laisser porter par la musique de ces 20 dernières années. Le mix est efficace et authentique, pas de posture ou de mystification, le groupe sait d'où il vient et où il va. L'arrivée inopinée de la maréchaussée nous prive de la fin du set mais de toutes façons la messe était dites depuis ces fameuses premières notes d'harmonica, ce premier grincement de slide d'un vieux goulot de bouteille sur des cordes...

Deuxième arrêt qui découle directement de la soirée de la veille, le skate park de la Bifurk le lendemain soir. Un plan conclu au dessus d'un verre de bière autour d'une table de bar en s'échangeant 2 numéros de téléphone et la promesse qu'on allait tout faire pour que cela se fasse.

Le deal est simple : session libre dans le bowl contre set débridé de raw blues sur une plate forme au dessus du coping. Les meilleures idées sont les plus simples et des deux côtés le marché est assez vite conclu autour d'un ollie en santiag... Le rythme lent et régulier du boogie blues de Dirty Deep se cale sur les va et vient incessants des riders au fond du bowl tandis que les coups de trucks servent d'encouragements. Le set s'étire pendant plus de deux heures, improvisations, nouveaux morceaux, échange d'instruments, tout y passe. Les 2 acolytes sont dans leur élément et la soirée se finit comme elle avait commencé autour de quelques tricks de skate et d'une bière.

Il est plus d'une heure du matin, le temps de tout ranger dans le camion et le groupe est prêt pour repartir sur une route qui les mène à St Etienne le lendemain ou encore en République Tchèque par la suite. L'esprit reste le même : poser  12 mesures d'un vieux blues au coin d'une rue, dans un vieux bar ou une salle de concert un peu plus prestigieuse. Ici ou à l'ombre d'une vieille église baptiste à Rosedale Mississipi, maintenant ou il y a presque un siècle le refrain est toujours le même :

 

« I went down to the crossroads

fell down on my knees

I went down to the crossroads

fell down on my knees.... »

 

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