Krystel

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H-BURNS on the wire @ La Cité de la musique

H-Burns fait revivre l’œuvre de Leonard Cohen


Les répétitions et « les générales »ne sont pas faites pour être écoutées par le public. Si c’est le cas, elles servent généralement aux musiciens à juger de ce qui est bien ou moins bien pour leurs sets ou album.


H-Burns et l’orchestre symphonique du conservatoire de Romans sur Isère nous ont livrés 8 morceaux de Léonard Cohen revus par Antoine Pinet et Marie-Hortense Lacroix à La Cordo, scène de Musique actuelles lors de la générale du lundi 31 mai. En petit comité, nous avons eu le plaisir d’y assister.

 Chelsea hotel (L.CohenA.PinetM H Lacroix)2

De ce projet né à Romans, H-burns a apporté à ces 8 morceaux sa propre lumière.

Cordes mêlées tour à tour aux guitares, à la basse, au piano, et lap steel donnent de l’intensité aux morceaux de Léonard Cohen. Un peu de joie même, qui diffère des morceaux originaux « simples » dont l’émotion est transmise par la voix du poète, faisant perdre le côté mélancolique de certaines de ses chansons. Enchaînées parfois avec un extrait sonore, sans dénaturer l’esprit des chansons, H-Burns a su se les approprier en effaçant Leonard Cohen de notre esprit : une performance plutôt qu’une simple reprise.

Pour la suite de sa tournée, H-Burns sera entouré de « quatre cordes énergiques » (The Stranger Quartet) qui nous réservent des surprises.

Une soirée de performance qui garde l’auditeur captif du début à la fin, et qui, je pense, ferait sourire Leonard Cohen.

A voir !

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Papy et Junior vous racontent

 

 

En noir : Papy
En rouge : Junior

 

MAC DE MARCO

Sur scène, on pourrait croire aux cousins brooklynois des Black Lips. Vaguement bourrés, clope au bec toutes les deux chansons, mouvements corporels incertains, et gros efforts pour être le plus mal habillé possible (palme au bassiste avec jean sous les aisselles) .

Mac Demarco, où le mec le plus cool de nos jours. Un style à la “j’en ai rien à foutre de tout mais j’ai quand même vachement la classe”. Oui, on pourrait dire: Normcore (le normcore, une esthétique de la normalité, un refus apparent de la mode au nom d’un retour à l’âge pré-adolescent où le vêtement n'était pas encore un enjeu social.), ou encore Hipster bien refoulé. Il carbure à la clope et en fait limite une passion (comme nous le mentionne sa fameuse casquette Viceroy, marque de cigarette au Canada). Oui parce qu’il vit maintenant à Brooklyn mais il y a passé la plupart de sa vie et est originaire du Canada, alors quand on critique on se renseigne Mr José.

 

Le son est plutôt bon, et le groupe prend manifestement beaucoup de plaisir. Le public aussi, il fait beau, l’amphithéâtre de Fourvière est plein à craquer.

Ok il fait beau, ok le cadre est magnifique mais le son n’était pas si bon que ça, basse claquante, batterie agressive, pour une musique qui à la base se veut assez douce. Beaucoup d’admirateurs (d’amoureux ?) de Mac on fait le déplacement pour lui et pas pour Tame Impala car il a réussi à créer un espèce de mouvement de coolitude-pop-hype-balécouilles dont beaucoup de français sont fans.

Le moment est sympa. Même si dans l’ensemble on a l’impression d’entendre toujours la même chose, et que la voix cotonneuse du leader n’est pas du genre étincelante.
Voix non étincelante certes mais super juste et pleine de fumée.

J’ai eu toutes les peines du monde à essayer de fredonner un air que je venais d’entendre, alors que le set était sur le point de se finir et que je filais donc au bar prendre une bière salvatrice.

Si Pitchfork ne leur faisait pas des faciales et qu'ils ne venaient pas de Brooklyn avec toute la cool-attitude qui va avec, je ne suis pas sûr que leurs enchaînements de plans (certes plaisants, mais qui ne font pas de chansons monumentales) déchaîneraient les passions à ce point.

Je pense que la plupart des gens aiment sa musique grâce à son personnage. C’est triste et cool à la fois…

Je pense que l’heure n’est plus au bon son parfait, transcendant et puissant comme on pouvait le trouver auparavant. Mac à réussi à faire de sa musique, son style et son attitude un mouvement. Même si c’est un très bon compositeur et musicien, la preuve avec son dernier titre “Another One”.

M'enfin le côté branleur est quand même sympathique. Allez ne râlons point trop, le moment était quand même agréable (et pour moi vous l'aurez compris, sans plus).

Oui, arrête de râler. Et sors de ton AC/DC.

 

 

TAME IMPALA

Les lumières étaient bien. Vraiment très bien, du travail de pro. Impressionnant. Rien à dire.
Les vidéos par contre, on était à la limite des animations de Windows media player en 2002: rien de très construit, et des animations qui se ressemblent toutes en mode “waooooow on fait des cercles, allez- les gars fumez ou prenez un acide”.

Faut arrêter la drogue, toujours la drogue ! J’ai jamais eu besoin de prendre de la drogue pour apprécier un morceau. Au contraire je préfère être complètement net pour répondre à ce genre d’article ! HAHA

Or, au vu de la typologie du public, s’il  y avait 3 acides en tout et pour tout qui circulaient, c’était le bout du monde. J’ai bien senti quelques relents de weed, mais sans plus. Des animations un peu rachitiques et flemmardes, donc. Je ne parle même pas du plan “meuf qui fait du vélo” sur le slow-chamallow interlope qui a failli me faire tomber de mon siège en pierres. Mais bon, parlons musique.

Étant un énorme fan de Tame Impala, je trouve que le coté pourri non travaillé vidéo à son côté cool. Ils ont toujours eu cette espèce d’image kitch 80’s même dans son son, Kevin Parker utilise le coté brut de la guitare directement pluggé dans la carte son avec des effets assez surprenant…

 

Malheureusement, elle a eu dans l’ensemble les qualités des lumières.
Millimétré.

Très millimétré.

Trop millimétré.
On est loin du groupe encore un peu foutraque et sauvage de 2010.

C’est vrai que je regrette la période plus 70’s mais le dernier album a de très bons cotés aussi et surtout en live je m’attendais à un truc beaucoup plus électro après l’écoute de la prod de “Currents”.

 

La nouvelle section rythmique y est pour beaucoup : ça file droit, très droit. Les parties samplées ou sur batterie électronique y sont pour beaucoup, évidemment. Je n’ai rien contre le principe, au contraire, le groupe a su évoluer.

Et résultat, pour un groupe encore présenté comme “psychédélique”, il n’y a aucune petite parcelle d’improvisation, et très, très peu de folie.

“On est plus dans les années 70’s !” je pense que Tame Impala reflète bien cette phrase. Psyché mais pop limite électro ils ont inventé un style bien à eux. Ils touchent énormément de gens et je pense que c’est pour ça qu’ils marchent autant. L’autre jour j’ai vu passer à la télé son nouveau tube “Let It Happen” en bande de son de Thalassa sur France 3…. (ou “Rendez-vous en terre inconnue” enfin un truc dans le genre quoi tu vas pas me saouler ?!)

 

A l’image de leur production sur disques, les morceaux semblent tous étouffés au bout de 2 minutes. Overdose d’effets sur le chant, reverb et delays interminables à la guitare, nappes de claviers en mode mazoutage de côtes bretonnes, et gros subs électro à vous décrocher l’anus. Sans compter l’effet (assez bien reproduit sur scène) de compression généralisée, et son gimmick “gros phaser général quand je pète un break avant le prochain changement”.
Tu peux dire ce que tu veux mais le phaser sur la batterie ça défonce !

Je trouve qu’il y a beaucoup d’effets oui mais bien maîtrisés, l'écho sur la voix ne prend pas la tête, les claviers apportent un coté massif et rassurant pour les riffs de guitare. Les effets de Kevin Parker sont tous très bien choisis et très bien gérés. Tu ne peux pas dire le contraire sur “It’s Not Meant To Be” c’était clairement magique.

 

On est plutôt dans une espèce de musique “transe”. Aussi bien, avec des buvards ou de la grosse weed c’était génial.
ARRÊTE AVEC LA DROGUE !!! Et après tu dis que c’est pas du psyché ?!

Mais là j’avais l’impression de regarder un éléphant (exemple évidemment pris au hasard) qui peinait à déféquer après une constipation de 15 jours.
GGGnnnngngngngnGNGNGNgngngngn-alllez-allllez_ggngnGNNGGNNgngngn.
GGGGNNGgnGNGngngnngGNgggn… Ah non là c’est moi qui me chie dessus parce “Elephant” était beaucoup trop bien !!!!!

Mais non ça vient pas. Pourtant il est massif l’éléphant, beau gosse, cool, il a de l’allure, ça impose. Mais avec son air d’envie de chier il perd vite de sa superbe.

Après, oui, c’est un show savamment maîtrisé qui a dû ravir le fans.
Oui je suis ravi oui oui oui !

 

A titre purement personnel, je suis resté sur ma faim; sans être fondamentalement déçu, j’ai eu un sentiment de gâchis.
A titre personnel je suis vraiment agréablement surpris car après le dernier album je ne m’attendais vraiment pas à voir un live comme çà.

En partant j’ai regardé une dernière fois la scène et sa décoration en colonnes de l’antiquité. J’ai repensé à Pink Floyd à Pompei; et me suis demandé si, sans toute la belle scénographie, ce même groupe avec ce même set en plein après midi et sans décorum de lumières tous azimuts ne m’aurait pas fait partir au bout d’un quart d’heure.

Les colonnes de l’antiquité sont celles du théâtre romains de Fourvière qui sont situées habituellement à l’emplacement de la scène.
Et ils jouent souvent l’après midi dans les festivals, genre le COACHELLA (live de 2013 absolument énorme).


Peut-être aurais-je dû plus préparer mes écoutes, mais il me reste aussi ce sentiment étrange que je vois beaucoup de plans, de recettes, de gimmicks, un vrai savoir-faire… mais où est le songwriting ?

C’est vrai Tame Impala a pas mal de morceau à structure bizarre mais c’est ce qui fait le charme de ces morceaux complètement fous et des improbables changements de parties.
Oui il enregistre tout tout seul. Alors moi j'applaudis, oui bravo Mr Parker et merci encore pour cette soirée.

 

 

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ARMAN MELIES

 

 

Un Café de la Danse complet pour ce concert d’Arman Méliès, dont les titres de son cinquième et dernier album  Vertigone ont raisonné dans nos têtes ce soir-là avec également d’anciens titres.

Un saxo, un clavier, une batterie et de toute évidence un public averti et déjà largement conquis ont accompagné les chansons noires et sensibles d’Arman.

Chant posé, texte vibrant et mystérieux, Arman Méliès a très bien défendu ses morceaux sur cette belle scène. Nous avons rarement vu un public suspendu aux lèvres d’un chanteur, normal  vous me direz, ses chansons sont des confessions !

Tous les atouts que comportent cet album décomplexé, nous les avons retrouvé sur scène.

L’apothéose de ce concert a été la version acoustique  pour le rappel de « Mon plus bel incendie ». Comme il l’avait fait savoir, Arman Méliès souhaitait avec  Vertigone « ne pas se cacher derrière la technologie ». Cette version nous a donné à tous la chair de poule, nous sommes repartis avec !

http://armanmelies.com/

Vertigone sortie le 23/10/2015 Label At(h)ome 

 

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THE BRONX + FRANK CARTER & THE RATTLESNASKES@LE TRABENDO

The Bronx est formé à Los Angeles (Etats-Unis) en 2002 sous l’impulsion du guitariste Joby J. Ford, du bassiste James Tweedy, du chanteur Matt Caughthran et du batteur Jorma Vik. Le groupe acquiert une solide réputation en live dans toute la Californie, ce qui attire les convoitises des labels alentours…

Frank Carter est l’ancien chanteur de Gallows, le célèbre groupe anglais de punk hardcore. Son nouveau projet s’appelle Frank Carter and The Rattlesnakes. Un EP 3 titres nommé Rotten (« pourri ») est disponible depuis début mai.  Carter possède une voix complètement incroyable, à la fois brutale et très sensible (il ne se contente pas de brailler pour évacuer).

 

site de la production: http://www.supermonamour.com/

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