H-Burns@Le Ciel
- Publié dans Interview
Oh
putain le cauchemar ...
Oh
bordel de shit, le réveil en sueur à 4 heures du mat ...
Oh
putain ...merde.
Tout
semblait normal pourtant.
Je me
réjouissais du concert de ce soir dont je devais faire les interviews et le
report.
Le
plateau annonçait Lail Arad, une folkeuse
Londonienne à la douceur redoutable et puis Lady Leshurr,
petite bombe hip-hop en résidence au Ciel depuis une semaine.
Le
programmateur de cette petite salle de 180 places assises nous avait toujours
habitué a du pointu, mais là...comment...dire, je passais carrément de Marc DiMarco à Snoop Dog, version beau
sexe.
En
marchant dans ce froid si sec propre à Grenoble, je me disais que j'avais de la
chance de vivre ici. Sincèrement, je me plains souvent mais pouvoir me
retrouver dans une petite salle, à voir des groupes qui déchirent, des groupes
plus originaux les uns que les autres, ceux que l'on n'entend pas à la radio et
vous font vibrer sans strass ni paillettes, ceux qui sont à la base de tout et
que les grandes stars pillent sans retenue.
Et je
savais, en plus, que j'allais payer ma place pas trop cher. L'un des nombreux
avantage d'un équipement de service public où j'ai mes billes du coup.
C'est
lorsque je suis arrivé en vue de l'entrée que j'ai senti
quelque chose clocher. Ce n'est pas la foule qui patientait dehors, ça j'y
était déjà habitué ; c'était plutôt les grandes banderoles TF1 et RTL2 qui
avait remplacé celle de radio Campus. La porte de derrière était gardée par la
régisseuse du lieu, qui me connait assez bien pour l'avoir ouvertement dragué à
plusieurs reprises quand mon taux d'alcool me le permettait. Elle ne m'a
évidemment jamais pris au sérieux et lorsque la dernière fois, ivre une fois de
plus, je lui ai sorti : "T'as qu'à pas être trop bonne !! " J'ai
senti dans son regard que le bouchon que je venais de pousser avait dépassé une
limite qui sentait le Hammer-Kick a
plein nez.
Lorsque
je lui ai dit que je venais pour l'interview, elle m'a lâché un "dégage de
là, la con de ta race." ; "Quoi !? Mais qu'est-ce tu racontes,
Vanessa ? Je viens pour l'interview !!!" ; "Dégage connard !! ".
Hum...J'ai
mis ça sur le dos de mes antécédents de gros lourd et me suis carapaté fissa
vers l'entrée où j'étais sur que Laurent Simon, le programmateur, allait
démêler cet imbroglio diplomatique.
Quelle
ne fût pas ma surprise de voir à côté d'un distributeur de RedBull,
un personnage en costume Armani, fine moustache de dandy péruvien et montre en
or 24 carats me répondant d'un air sec : "Ce soir c'est Stromae, t'as deux minutes pour ton interview, ensuite tu
te barres car c'est complet".
-"!!!??!!!
Laurent ?! c'est bien toi ? Mais !! Qu'est-ce que tu
me racontes ? Et c'est qui tous ces gens en cravate ? Mais Laurent !! Hohohoho réveille-toi !!!! Elles sont où Lail et Lady Leshurr ? Je viens
pour l'interview, tu te rappelles ?
-Ecoute,
j'ai pas le temps, si tu veux te plaindre, tu appelles demain Universal au 082223242566, t'appuies sur 2 après la petite
musique, ensuite tu patientes 15 minutes, après t'appuies sur 4, une courte
pause, étoile, une longue pause, puis t’enchaînes rapidement 5,6,7,2 et si tu as bien tout fait comme je t'ai dit tu
devrais avoir quelqu'un au bout du fil...
-Mais,
Laurent ?!
-Tu
dégages maintenant sinon j'appelle Vanessa que tu as croisé
tout à l'heure. Et puis m'appelle pas Laurent, dorénavant c'est Monsieur Simon.
-...
!?!!
Bon.
Hum...comme je ne déteste pas Stromae, je fais donc
comme si de rien n'était et j'y vais. Et j'ai déjà ma première question :
"-
Mais qu'est-ce tu fous là !!?
- Xav ?
- Qu'est
que tu fous là bordel !!?!
- Ho Xav, ça va pas de me parler comme ça ?
- Hein
!? Quoi ? Ha mais ! On est où là ?
- Dans
notre lit et j'aimerai bien dormir !!
- Ho
merde !!! Vite faut que j'appelle Laurent Simon.
- Qui ça
? Mais qu'est-ce que tu racontes, il est 4 heures du mat !!!
- Si si, c'est très important ! "
J'étais
paniqué. Evidemment, il ne m'a pas répondu. J'ai tout essayé, envoyer des
messages, j'ai même failli faire le 15, mais rien du tout.
J'ai
vraiment commencé à avoir peur et puis je suis allé voir sur internet pour
glaner quelques infos. Et j'ai tout de suite compris mon cauchemar
prémonitoire. L'Etat avait retiré plus de la moitié des subventions de la
salle. Donc, l'Etat, sans me demander, a décidé tout seul, qu'en somme,
l'argent que je lui donne chaque année n'irait plus dans la diversité
culturelle. Ohhhh !!!! Mais c'est ma tune bordel!!!!!!!!
La
culture sera donc bientôt gérée par des entreprises privées qui nous feront
voir ce que l'on devra acheter, c'est à dire, toujours les mêmes choses. S'en
suivra un appauvrissement culturel certain, mais tout de même, un quintuple
disque de diamant pour Patrick Sébastien et son nouveau tube "une petite
pipe avant d'aller se coucher".
Blurp...ouais, j'ai un peu la gerbe
aujourd'hui.
Vous
pouvez aller voir les 3 derniers concerts de la saison au Ciel et
accessoirement participer au sauvetage de ce lieu original.
Merci
pour eux...Heu non, pour nous tous en fait.
Il est des instants qui ne peuvent être décrit, des moments magiques, des rencontres, des sensations difficilement transmissibles. Ce soir ce fût un de ces moments avec Wildbirds & Peacedrum . Une interview qui se transforme en discussion, une voix qui se fait confidente, un charme indéniable.
Le minimalisme du duo batterie/voix, le retour aux sources, à l’essentiel . Cette voix si calme se transforme pour répondre aux percussion de la batterie, un moment rare, accompagnée d’un éclairage très travaillé. Un moment unique, merci, à bientôt.
Dimanche soir, qu'y aurait-il de mieux pour terminer un beau weekend de novembre que de voir jouer Lee Ranaldo en concert acoustique ? Rien. Lee Ranaldo est seul sur scène avec ses guitares, que je me suis refusé de compter. Acoustique la performance le sera, elle débutera avec l'utilisation d'un archer mais nous resterons dans le classique pas de tournevis pas de marteau sur scène, il y aura bien une cloche mais cela sera le seul autre instrument de cette soirée.
Lee Ranaldo nous avouera dans l'interview avoir été fébrile face à ce tour solo et acoustique. Il cache bien son jeux, peut- être comme tous les timides, en communiquant avec nous. La salle du Ciel se prête à cet exercice par sa configuration et la proximité du public. Une communion parfaite entre Lee Ranaldo, son public, nous.
Une maltraitance de guitare et le bris de 2 cordes sur le même morceau avec un ré-accordement à la volée m'a laissé sans voix. Juste ce qu'il me fallait pour l'accueillir pour l'interview qu'il nous a accordé après une belle séance de dédicaces avec ses fans de la première heure.
©2014 Back'n'Roll Christophe
Le Ciel a ouvert sa saison avec Camilla Spaksss, Camilla est le projet electro du groupe Peter Kernel que nous avions vu dans cette même salle en 2011. Voilà un choix qui ne peut laisser indifférent. Comme vous l'entendrez dans l'interview, Camilla n'est pas habituée à jouer devant une salle comme le Ciel. Sa musique est faite pour danser, bouger,crier, hurler,se défouler! Une entrée servant de mise en condition comparable a un échauffement fait vite place à une musique, qui, il est vrai, invite à nous remuer. La scène va assez vite être trop petite pour elles, Camilla est dans un premier temps retenue par la longueur du cà¢ble de son micro,elle explore la salle en enjambant les fauteuils. Elle nous fait alors participer et souhaite nous aider à expulser notre stress de la journée,nous prenant au lasso de son micro. Un moment de communion entre elle et son public.
Lors de son rappel, rien ne pouvait l'empêcher de parcourir la salle entière, elle finira donc sans micro, chapeau !
Grenoble, 20 Novembre, il neige. Il neige et ce soir je dois rencontrer "Mineral" au Ciel. Tout le long de la journée les nouvelles tombent, 15cm de neige à Lyon, train annulé... Aà¯e la région est paralysée. Coup de téléphone des responsables du ciel « Christophe les artistes sont bloqués à 50km de Grenoble pour l'interview on verra s'ils arrivent, on est même pas sà»r pour le concert » . Je décide donc de faire comme si tout allait bien, croisons les doigts, il parait que la méthode Coué peut marcher!
Arrivé au ciel en avance pour prendre des nouvelles fraïches j'aperçois Graig Walker emmitouflé dans son écharpe: au moins ils sont arrivé sain et sauf mais rien n'est encore certain pour cette interview, pas grave faisons semblant mine de rien et préparons nous...
Le premier concert est une surprise pour moi, car il n'y a pas de première partie au ciel mais deux concerts ! Pourtant Lisa Papineau est une habituée du Ciel, il s'agit la de son 4eme concert ici, et de mon premier, certains m'envieront de pouvoir la découvrir. Sur scène le trio enchaïne dans une grande complicité les morceaux et la voix de Lisa, parfois utilisée tel un instrument à corde, est tout simplement magnifique. Ne ratez pas son prochain passage, elle reviendra, c'est certain !
Mais o๠en est mon interview... Changement de plateau, ce n'est pas le moment de poser des questions, on verra on verra...
Toujours aussi bien dans les fauteuils du Ciel, blousons sur les jambes tel des plaids sur nos canapés nous ne voyons pas l'arrivée de Mineral sur scène. Ils commencent dans une douce pénombre leur concert. La silhouette de Graig Walker est découpée par les toujours très belles lumières du Ciel. Le contraste avec le concert de Cabaret Frappé est violent, je préfère cent fois Mineral dans cette configuration que dans un grand espace. Il ne s'agit pas seulement d'acoustique mais leur musique et leur présence sur scène est plus en adéquation avec le Ciel. Un set sans anicroche et l'on en prendrait bien encore un peu mais il est déjà 23h30 ! Ils reviennent pourtant malgré la fatigue d'une journée sous la neige pour un dernier rappel.
Bon il est 23h45 c'est fini, mais mon interview ? C'est à ce moment que l'on vient me chercher : " Christophe c'est bon pour l interview, mais tu as 5 minutes "!
Au Ciel un Samedi, si nous avions été tête en l'air, nous aurions pu nous tromper d'heure et venir comme nous le faisons habituellement les dimanches au Ciel, bien plus tôt que 20h30. Et nous nous en serions voulu de rater ce concert de San Fermin, groupe de Brooklyn qui d'après les Inrocks, est le premier groupe de pop à nous faire sortir du Moyen Age.
Il faut être clair, cela fait un bien fou de voir une scène pleine de musicien. Nous n'avons pas là un groupe minimaliste oà¹, seul, l'artiste va créer sont morceau à base de "loop", ou de la folk avec juste une guitare sèche, l'artiste nous raconte des chansons plus mélancoliques les unes que les autres. Non ! Ici nous renouons avec un groupe. Huit musiciens sont sur scène, oui huit. Une belle section de cuivre avec une trompette et un saxo, une section corde avec violon, guitare, une section percussions avec un batteur et un clavier lui même équipé de percussions. Sans oublier les deux chanteurs, une homme, une femmes et un cÅ“ur. Oui comme aurait dit Brassens : €œpour un tel inventaire il faudrait un Prévert ! €œ
Le set commence de manière presque minimaliste avec une lumière focalisée sur les deux chanteurs. Une sorte de mise en bouche car la tranquillité apparente du début va vite être agrémentée par des morceaux beaucoup plus "péchus" o๠les cuivres vont prendre le devant de la scène voire rentrer dans le public. On remerciera les lumières qui ont épousé la folie de la scène. La setlist a fait la part belle à une nouvelle composition et il faudra marquer l'arrivée de leur nouvel album, d'une pierre blanche, restez à l'écoute !
Une longue standing ovation: nous n'avions pas envie de partir même si la salle était rallumée,ce qui a contraint le groupe a revenir une deuxième fois hélas pour conclure le concert en sortant, cette fois, par la salle pour nous retrouver au bar du Ciel.
Un très beau moment de concert comme on les aime au Ciel !